Eros et Agapè: L’OPPOSITION DES DEUX MOBILES


Ubi amor, ibi oculus

Eros égale désir, aspiration.
Eros tend vers ce qui est élevé.
Eros est la voie de l’homme vers Dieu.
Eros égale effort, qui suppose le salut, œuvre de l’homme.
Eros égale amour égocentrique, une sorte d’affirmation de soi, sous la forme la plus haute, la plus noble, élevée au sublime.
Eros veut conquérir sa vie, une vie divine, immortelle.
Eros désigne, au premier chef, l’amour de l’homme: Dieu est objet de l’éros. Même lorsque l’éros se rapporte à Dieu, il revêt les traits de l’amour humain.
Eros est déterminé par la qualité, la beauté et la valeur de son objet: il n’est pas spontané, mais « provoqué », « motivé ».
Eros constate que son objet vaut d’être aimé, et l’aime de ce fait.

Agapè égale sacrifice.
Agapè descend.
Agapè est la voie de Dieu vers l’homme.
Agapè égale grâce ; la rédemption est un acte de l’amour divin.
Agapè égale amour désintéressé, « elle ne cherche pas son intérêt », elle est don de soi.
Agapè vit de la vie, ose, pour cette raison, « perdre sa vie ».
Agapè désigne, au premier chef, l’amour de Dieu: « Dieu est agapè ». Même lorsque l’agapè se rapporte à l’homme, elle revêt les traits de l’amour divin.
Agapè est souverainement indépendante de son objet: elle s’adresse aussi bien « aux méchants qu’aux bons » ; elle est un amour spontané, « jaillissant », « non motivé ».
Agapè aime et crée la valeur de son objet.

Νίγκρεν

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